Après avoir créé et organisé le plus haut trail d’Europe ainsi que le premier double km vertical français, TPS surprend à nouveau en organisant le dernier trail de haute altitude du calendrier trail français. Le parcours de 40km et 2300mD+ environ est très sauvage, varié et ne descend jamais en dessous des 2000 m d’altitude. Le départ est original puisque donné depuis l’hospice du Petit Saint Bernard, bâtiment du 12ème siècle situé au col du Petit Saint Bernard (altitude2180m) qui accueillait jadis les voyageurs et qui, restauré, les accueille à nouveau depuis 2015. Pour l’organisateur Laurent Vinner, l’objectif est de faire découvrir la haute montagne en saison automnale : “l’endroit est très peu fréquenté en cette saison et on peut faire le parcours dans son intégralité sans rencontrer âme qui vive. Les couleurs sont magnifiques. C’est un trail pour coureurs rustiques qui n’ont pas peur d’affronter d’éventuelles conditions climatiques difficiles et qui sont à la recherche d’authenticité et de convivialité”.
Pour cette première édition, sur 161 coureurs inscrits, 142 prendront effectivement le départ. " Nous avons pris la décision d’organisation tardivement et monté le projet en très peu de temps. Nous n’étions référencés nulle part. Par conséquent, je suis très satisfait de la participation" se réjouit Laurent Vinner.
Par nuit noire et par mauvais temps, le col du Petit Saint Bernard devient austère, voir carrément hostile d’autant que le seul éclairage qui permet de se repérer et d’entrevoir un bout de civilisation provient des fenêtres de l’hospice du Petit Saint Bernard. Dès 6h45 les premiers coureurs arrivent sous une pluie battante, une visibilité réduite et un vent tempétueux pour retirer leurs dossards. Il fait très froid. Pas mal d’entre eux appréhendent le départ et se posent beaucoup de questions.
La zone de départ est balayée par des vents puissants les barrières tombent, des flammes se brisent. Pourtant les organisateurs ne sont pas inquiets : " On en a vu d’autres. C’est aussi ça la montagne !…" A 8h15, ils décident de différer le départ d’une demi-heure, la météo locale annonçant une amélioration dans la matinée. Banco ! Si le vent souffle toujours fort, la pluie s’arrête et le ciel se dégage légèrement. 8h15 le responsable de la sécurité Grégory Henry donne ses dernières consignes et les coureurs s’élancent dès 8h30. Une heure et vingt minutes de course plus tard, le premier coureur, l’italien du Team Salomon Davide Cheraz, franchit le col des Chavannes battu par les vents et blanchi par les précipitations de la nuit. La température est alors de -5°C. Derrière suivent le tarin du Team Terre de Running Alexandre Daum et le jeune Romain Berger (11ème de la TDS 2016). La visibilité est meilleure, les paysages sont grandioses! Si la première partie du parcours est plutôt roulante et régulière , la seconde est plus technique avec en particulier deux véritables murs à franchir qui peuvent laisser des traces : le col de l’Ouillon et le col de la Forclaz. Davide Cheraz va passer les difficultés avec brio pour s’imposer en 4h02 avec près de 8 minutes d’avance sur son poursuivant Romain Berger passé en seconde position au col de l’ouillon. Derrière, Alexandre Daum n’est pas au mieux et perdra même sa 3ème place dans la descente finale au profit du chamoniard Manu Ranchin (CMBM/Talon d’achille).
Chez les dames, Noémie Grandjean (DSN74) qui aura fait la quasi totalité du parcours en deuxième position derrière la pensionnaire du club de Valmorel Marion Mathieu va finalement s’emparer de la première place en 05:15:26 à l’issue d’un finish époustouflant. Aurélie Crouvisier (VEO2000)termine à la 3ème place un peu en retrait (05:31:34).
Les coureurs sont repartis pleinement satisfaits de leur périple et conscients d’avoir participé à une course d’exception !!!